Chers parents bien intentionnés, attention!

En tant que parent, on veut le mieux pour nos enfants. On veut leur démontrer notre amour envers eux, que l’on s’intéresse à eux et à ce qu’ils vivent, mais on veut surtout qu’ils sachent que nous serons toujours présents pour eux. Bref, nous voulons seulement leur bien et les aider à cheminer dans la vie. Cela étant dit, ces désirs pour nos enfants incitent parfois certains parents, très – trop – bien intentionnés, à adopter des attitudes et comportements qui dévient de l’objectif visé et qui causent malheureusement des problèmes pouvant s’aggraver et/ou dégénérer. Auxquels cas, ce sont les enfants qui en subissent les conséquences.

Voilà pourquoi nous vous exposons aujourd’hui un palmarès des cinq attitudes ou comportements que plusieurs parents, souvent bien intentionnés rappelons-le, adoptent inconsciemment. Souvent à la base de frustrations pour bien des jeunes, ces attitudes confrontent aussi les entraîneurs qui ne savent pas toujours comment réagir. Craignant de vexer le parent ou de créer un conflit, il est parfois difficile pour l’entraîneur de trouver les bons mots pour adresser une critique constructive… d’autant plus si le parent en question n’est pas très ouvert à un peu d’introspection.

1- L’enthousiasme déplacé :

Qu’y a-t-il de mal me direz-vous à encourager ardemment son enfant ou son équipe? Absolument rien si le parent joue effectivement son rôle de fan #1 pour son enfant en l’encourageant à performer, à s’améliorer, à persévérer et en soulignant ses bons coups. Là où le problème survient c’est lorsque cet enthousiasme est mal canalisé ou lorsqu’on en perd le contrôle. Par exemple, un parent qui est trop emballé à l’approche d’une compétition peut, sans le vouloir, imposer une pression supplémentaire à son enfant qui n’en a guère besoin. Autre exemple : un parent très enthousiasme qui crie et encourage lors des bons coups de son enfant ou de l’équipe, mais qui demeure stoïque et silencieux devant une contre-performance. Certes pas le meilleur message. Tout comme si votre enthousiasme déplacé confirmait votre critique de l’adversaire ou des officiels.

2- Se réaliser à travers votre enfant :

Bien entendu, comme parent nous tentons de transmettre nos connaissances, valeurs et passions à nos enfants. Tout cela est sain et naturel et tant mieux si votre enfant finit par développer ces mêmes passions par la suite. Il est toutefois illusoire de penser que, si vous initiez votre enfant très jeune au sport qui vous passionne et que vous l’encouragez suffisamment, il en viendra inévitablement à s’éprendre pour ce sport – votre sport – et qu’il deviendra un athlète élite ou – mieux encore – qu’il le pratiquera toute sa vie. Aussi, il ne faut pas présumer non plus que parce que vous, plus jeune, étiez au niveau élite ou professionnel que votre enfant vivra le même cheminement simplement parce que vous le souhaitez et l’entendez ainsi.

À l’inverse, ce n’est pas parce que vous entretenez le regret d’avoir abandonné le sport ou votre rêve d’y percer que vous devez imposer une pression supplémentaire à votre enfant afin qu’il évite les mêmes « erreurs » que vous. Votre enfant construit sa vie et même s’il est encore trop jeune pour prendre une panoplie de décisions importantes, on peut tout de même le laisser décider s’il aime ou non une activité sportive ou s’il veut investir temps et énergie pour atteindre l’élite.

3- Provocation de la culpabilité chez votre enfant :

Parfois, pour ne pas dire souvent, inscrire son enfant dans un club sportif demande un certain sacrifice des parents. Bien entendu, il y a les frais liés à l’inscription, à l’équipement et aux frais de transport… sans oublier les innombrables heures passées sur la route ou dans des estrades à encourager votre enfant afin qu’il s’épanouisse pleinement dans son activité sportive. Cela peut parfois mener des parents à se fâcher ou s’impatienter envers leur enfant qui – selon eux – se traîne les pieds sur le terrain ou rechigne à se rendre à sa pratique. Le genre de situation où le parent ne se gêne pas pour rappeler – si ce n’est pas marteler dans certains cas – à leur enfant tous les sacrifices qu’il s’impose comme parent afin qu’il puisse pratiquer son sport. Avec le résultat que ces enfants ne diront pas ce qu’il vivent ou pensent réellement de leur sport et s’y maintiendront, malgré l’intérêt perdu, en raison du sentiment de culpabilité qu’ils éprouvent en pensant à vos «sacrifices» … qu’ils estiment ne pas mériter.

4- L’attrait des médailles et l’importance de gagner

Certes cliché, mais toujours d’actualité, l’attrait de la victoire. Oui, il est normal de célébrer les bons coups et les victoires de son enfant et de son équipe. Toutefois, encore aujourd’hui et peut-être même encore plus qu’avant malheureusement, la victoire et les médailles prennent une place démesurée et souvent ce phénomène se matérialise par des comportements anodins ou des commentaires banals. Par exemple, avez-vous déjà réalisé que la première chose que l’on demande presqu’à coup sûr à son enfant lorsqu’il revient d’un match ou d’une compétition : «Et puis, avez-vous gagné?». Disons qu’il est peut-être des formulations plus larges pavant la voie à un discussion plus invitante : «Et puis, comment s’est passée ta compétition? As-tu eu du plaisir?». De simples exemples pour vous rappeler que gagner vient très loin sur la liste des raisons pour lesquelles les jeunes font et continueront à faire du sport toute leur vie.

5- Perdre de vue l’objectif de départ

Tout ça pour dire que trop de parents finissent par oublier l’objectif de départ justifiant la pratique sportive chez les enfants. Nos jeunes pratiquent le sport pour le plaisir! Les parents eux devraient garder en tête que la pratique sportive est bénéfique pour tous les avantages qu’elle apporte : la croissance, le développement, la transmission de valeurs et les leçons de vie. Ce n’est pas parce qu’un enfant semble démontrer de meilleures aptitudes sportives que la moyenne que l’objectif initial doit changer. N’oubliez pas que la très très grande majorité des jeunes qui pratiquent un sport ne connaîtront pas de carrière professionnelle. Bref, si votre enfant s’accomplit dans un sport et qu’il y réalise un beau cheminement amateur, c’est excellent pour son estime, mais soyez attentif et assurez-vous qu’il ait – d’abord et avant tout – du plaisir à le pratiquer.

Voilà! Sur ce, continuez à encourager et soutenir votre enfant dans sa pratique sportive, puisque vous lui offrez ainsi un très beau cadeau pour lequel il vous sera longtemps reconnaissant. Restez donc à l’écoute de votre enfant.

M.-A. D.

«[…] certains parents, très – trop – bien intentionnés, [adopte] des attitudes et comportements qui dévient de l’objectif visé et qui causent malheureusement des problèmes pouvant s’aggraver et/ou dégénérer. Auxquels cas, ce sont les enfants qui en subissent les conséquences.»

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