L’évitement au temps de la COVID-19

J’aimerais amorcer cette série de quatre blogues par une anecdote bien personnelle. Ceux qui me connaissent savent que pour moi, il n’y a rien de mieux qu’une bonne vielle poignée de main pour entamer une rencontre amicale ou professionnelle. Cela dit, j’écoutais récemment une série dans laquelle le personnage principal se promenait dans une foule et serait la main à qui le voulait bien. Je me suis alors surpris à éprouver un fort sentiment d’aversion en me disant : « C’est complètement fou de toucher autant de personnes ».  Je n’avais jamais eu cette réflexion avant et pourtant, aujourd’hui à l’heure de la COVID-19, je suis maintenant pris d’un dégoût instinctif envers ce genre de comportement.

Malgré tout, comme nombre d’entre nous je suis aussi animé par le désir de plus en plus fort de voir ma famille, mes amis et mes collègues. Qui plus est, je constate que les québécois semblent davantage solidaires alors que le #çavabienaller est sans doute devenu l’emblème le plus marquant en cette période singulière. Suite à ces constations, j’avais de la difficulté à m’expliquer comment on peut être à la fois dégoûté par l’autre et éprouver parallèlement le désir de s’en rapprocher.  Ce pourquoi j’ai tenté d’anticiper et comprendre l’impact de la COVID-19 sur nos relations.

Système immunitaire comportemental (SIC)

J’ai donc entamé une recherche extensive pour essayer de comprendre le phénomène. Je suis alors tombé sur la littérature scientifique abordant le système immunitaire comportemental (SIC). Ce système regroupe l’ensemble des mécanismes permettant de détecter la présence de pathogènes et de faciliter l’évitement de ces derniers avant qu’ils n’entrent en contact avec le corps et sollicitent l’action du système immunitaire (Schaller & al., 2011). Ce système complexe impliquerait un mélange d’anxiété, de perception de vulnérabilité aux maladies et de sensibilité au dégoût (Ackerman & al., 2018).

Il s’agit en gros du système qui fait en sorte que quand vous marchez dans la rue et que vous voyez des matières fécales, vous avez un sentiment répulsif qui vous amène immanquablement à vouloir passer à côté. Et si vous avez eu le malheur d’y avoir mis les pieds, c’est cette même réaction qui enclenche l’urgence que vous ressentez d’essuyer ou de laver vos chaussures pour vous en détacher.

L’évitement dans les relations

On comprend très bien l’importance d’éviter le contact avec les matières fécales, sachant qu’elles peuvent transmettre des maladies. Mais bien souvent les autres humains peuvent aussi nous en transmettre comme c’est le cas avec la COVID-19. Est-ce que le SIC est impliqué dans ce cas-ci aussi ? Il appert bien que oui.

Plusieurs études ont indiqué qu’en activant le SIC par une présentation traitant des 10 choses les plus dégoûtantes, ou encore, abordant le thème de la transmission de maladies, les gens deviennent moins extravertis, moins ouverts à de nouvelles expériences (Mortensen & al., 2010) et feraient moins confiance aux autres (Kugler & al., 2019). Ils seraient aussi moins intéressés au niveau romantique et moins attirés par les belles personnes (Sawada & al., 2018). Finalement, ils seraient moins enclins à entrer en contact avec des immigrants et auraient des attitudes xénophobes plus fortes (Aarøe & al., 2017). Ces résultats sont liés au fait qu’une maladie très saillante comme la COVID-19 entraînerait un sentiment de plus grande vulnérabilité à la maladie ainsi qu’une plus grande sensibilité au dégoût qui, ultimement, provoquerait l’évitement des autres.

En dépit de ces démonstrations, comment s’expliquer le désir de se rapprocher des nôtres et cette montée soudaine de la solidarité ? Il semblerait que ce soit une réaction sélective en lien avec le fait que ce sont « les nôtres » en opposition « aux autres ». Mais cette distinction entre les nôtres et les autres ne risque-t-elle pas d’entraîner de la xénophobie ? Et si c’était le cas, que faire alors ?

L’ensemble de ces questions seront abordées dans nos prochains blogues.  À suivre…

Alexandre Baril

Chargé du projet – À l’action! Agissons contre l’intimidation

Références

Aarøe, L., Petersen, M. B., & Arceneaux, K. (2017). The behavioral immune system shapes political intuitions: Why and how individual differences in disgust sensitivity underlie opposition to immigration. American Political Science Review111(2), 277-294.

Ackerman, J. M., Hill, S. E., & Murray, D. R. (2018). The behavioral immune system: Current concerns and future directions. Social and Personality Psychology Compass12(2), e12371.

Kugler, T., Ye, B., Motro, D., & Noussair, C. N. (2019). On trust and disgust: Evidence from face reading and virtual reality. Social Psychological and Personality Science, 1948550619856302

Mortensen, C. R., Becker, D. V., Ackerman, J. M., Neuberg, S. L., & Kenrick, D. T. (2010). Infection breeds reticence: The effects of disease salience on self-perceptions of personality and behavioral avoidance tendencies. Psychological Science21(3), 440-447.

Sawada, N., Auger, E., & Lydon, J. E. (2018). Activation of the behavioral immune system: Putting the brakes on affiliation. Personality and Social Psychology Bulletin44(2), 224-237.

Schaller, M., & Park, J. H. (2011). The behavioral immune system (and why it matters). Current directions in psychological science20(2), 99-103.

La solidarité au temps de la COVID-19

Dans notre plus récent blogue, nous avons discuté du fait que la présence d’une maladie comme le COVID-19 pouvait entraîner l’évitement des autres.  À l’inverse, nous ne comprenions pas pourquoi nous avons malgré tout toujours envie de voir nos proches. Bien sûr, il y a le fait que l’on s’ennuie d’eux, mais avouez qu’ils ont autant de chances que les autres de nous transmettre la maladie et même plus. Comme l’a mentionné le bon Dr. Arruda, la plupart des cas se transmettent par la famille. Ne serait-il alors pas plus logique de les éviter comme la peste ? Cette idée nous semble plutôt farfelue et ceci n’est pas sans raisons. Conjugué à l’ennui, le système immunitaire comportemental (SIC) aurait un rôle à jouer pour expliquer le phénomène.

Le SIC et le conformisme

L’activation du SIC aurait deux conséquences sociales. La première serait une plus grande aversion pour les personnes ne nous étant pas familières ainsi qu’un renforcement de la cohésion auprès de celles qui nous le sont (Ackerman & al., 2018).

Il est possible d’observer cette tendance du point de vue des pays en termes de conformisme et de déviance de la norme. Les personnes vivant dans des pays ayant connu une forte prévalence de pathogènes sont moins ouvertes aux nouvelles expériences (Schaller & al., 2008). Ces pays auraient aussi des valeurs impliquant moins de liberté sexuelle (Schaller & al., 2008), plus de conformisme et moins d’ouverture au fait de dévier de la tradition (Fincher & al., 2008). Finalement, la présence de pathogènes prédirait fortement la présence d’un gouvernement autoritaire au pouvoir (Murray & al., 2013). C’est-à dire un gouvernement axé sur l’adhésion aux valeurs conventionnelles, la répression de la dissidence et la dévotion à l’ordre et la hiérarchie (Murray & al., 2013).

La présence de pathogènes nous pousserait donc à nous conformer aux normes et à éviter de dévier de la norme, mais pourquoi ?

Les normes et les pathogènes

Plusieurs normes traditionnelles sont liées à la prévention des maladies dont celles en regard à l’hygiène corporelle, l’alimentation et la sexualité (Karinen & al., 2019). Même le système de caste qui comprend la caste des intouchables en Inde aurait une origine épidémiologique en lien avec la propagation de pathogènes (McNeil, 1976). En présence de la maladie, nous sommes donc intuitivement poussés à retourner vers nos normes traditionnelles par une aversion à la déviance puisqu’elle serait synonyme d’une plus grande probabilité de contamination (Karinen & al., 2019; Schaller, 2014). L’augmentation du conformisme et du consensus autour des normes solidifierait l’identification sociale au groupe et augmenterait ainsi la cohésion par la facilitation de la coopération, l’augmentation de la confiance entre les membres du groupe et la facilitation à se regrouper derrière un leader (Fincher & al., 2008; Haslam & al., 2011).

Il s’agit d’ailleurs de ce que l’on observe aujourd’hui avec les québécois et notre premier ministre, M. François Legault, et il s’agit aussi de la raison pour laquelle nous ne sommes pas méfiants envers nos proches. Leur familiarité tromperait notre SIC (Aarøe & al., 2017; Hult Khazaie & al., 2019; Reicher & al., 2016) et nous amènerait à baisser notre garde pour laisser tout l’espace au désir de contact occasionné par l’ennui.

À la suite de nos deux premiers blogues, nous pouvons maintenant mieux comprendre la dynamique opposant le rapprochement et la distanciation occasionnée par la familiarité en temps de pandémie. Par contre, si nous avons constaté que le conformisme peut avoir plusieurs bienfaits en temps de crise, il y a tout un côté négatif issu d’une trop grande rigidité dans les normes sociales.

C’est pourquoi notre prochain blogue abordera les conséquences possibles de ce type de changement social alors que le dernier complètera cette série en présentant des solutions envisageables.  À suivre…

Alexandre Baril

Chargé du projet – À l’action! Agissons contre l’intimidation

Références

Aarøe, L., Petersen, M. B., & Arceneaux, K. (2017). The behavioral immune system shapes political intuitions: Why and how individual differences in disgust sensitivity underlie opposition to immigration. American Political Science Review111(2), 277-294.

Ackerman, J. M., Hill, S. E., & Murray, D. R. (2018). The behavioral immune system: Current concerns and future directions. Social and Personality Psychology Compass12(2), e12371.

Fincher, C. L., Thornhill, R., Murray, D. R., & Schaller, M. (2008). Pathogen prevalence predicts human cross-cultural variability in individualism/collectivism. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences275(1640), 1279-1285.

Haslam, S. A., Reicher, S. D., & Platow, M. J. (2011). The new psychology of leadership: Identity, influence and power. Psychology Press.

Hult Khazaie, D., & Khan, S. S. (2019). Shared social identification in mass gatherings lowers health risk perceptions via lowered disgust. British Journal of Social Psychology.

Karinen, A. K., Molho, C., Kupfer, T. R., & Tybur, J. M. (2019). Disgust sensitivity and opposition to immigration: Does contact avoidance or resistance to foreign norms explain the relationship?. Journal of Experimental Social Psychology84, 103817

McNeill, W. H. (1998). Plagues and peoples. Anchor.

Murray, D. R., Schaller, M., & Suedfeld, P. (2013). Pathogens and politics: Further evidence that parasite prevalence predicts authoritarianism. PloS One8(5)

Reicher, S. D., Templeton, A., Neville, F., Ferrari, L., & Drury, J. (2016). Core disgust is attenuated by ingroup relations. Proceedings of the National Academy of Sciences113(10), 2631-2635.

Schaller, M. (2014). When and how disgust is and is not implicated in the behavioral immune system. Evolutionary Behavioral Sciences8(4), 251.

Schaller, M., & Murray, D. R. (2008). Pathogens, personality, and culture: Disease prevalence predicts worldwide variability in sociosexuality, extraversion, and openness to experience. Journal of personality and social psychology95(1), 212

L’exclusion au temps de la COVID-19

Pour résumer où nous en sommes dans notre réflexion, la présence de pathogènes active le système immunitaire comportemental (SIC) et entraîne une plus grande rigidité dans les normes sociales (hygiène, alimentation, sexualité) ainsi qu’une plus grande aversion pour ceux qui les brisent (Voir blogue 1 et 2). Alors, est-ce que le SIC aurait un rôle à jouer dans l’établissement et le maintien de préjugés envers certains groupes marginalisés ? La réponse est oui, puisque le SIC aurait un rôle prépondérant à jouer pour les préjugés à l’égard des personnes âgées, obèses, défigurées, handicapées, étrangères et homosexuelles (Aarøe & al., 2017; Ackerman & al., 2018; Fincher et al., 2008; Karinen & al., 2019; Kiss & al., 2020; Lai & al., 2014; Murray & al., 2013; Navarette & al., 2007; Terrizzi & al., 2013; Vartanian & al., 2016).

Préjugés

Le SIC interprèterait la différence de ces personnes comme étant des signes possibles de pathogènes (ou de non-respect des normes sociales), suscitant un sentiment d’aversion et donc un désir d’évitement (Ackerman & al., 2018; Schaller & al., 2011). Cependant, vous me diriez que l’ensemble de ces différences sont loin d’être synonyme de maladies et vous auriez raison. C’est pourquoi il s’agit de préjugés entendus comme intuition pré-raisonnement. Le SIC a évolué en partie pour nous éviter d’entrer en contact avec quelqu’un qui serait porteur d’une maladie transmissible.  Il doit donc porter des jugements rapides sur des personnes qu’il ne connait pas afin de déterminer si nous pouvons ou non entrer en contact avec elles (Ackerman & al., 2018). En plus, il a une petite tendance vers l’évitement (Schaller & al., 2011). Il aime mieux se tromper et recommander l’évitement que de se tromper et de recommander des contacts entraînant la transmission d’une maladie potentiellement mortelle. Vous comprenez maintenant pourquoi il est une vraie machine à préjugés, mais aussi comment nous pouvons nous retrouver avec des communautés évitées, marginalisées ou systématiquement excluent.  Mais dans ce contexte, est-ce que le SIC pourrait entraîner de la violence envers ces communautés ?

Le SIC, la violence et l’exclusion

Heureusement, il semble qu’il n’en soit rien. L’explication simple veut que la violence implique le fait d’entrer en contact avec l’autre alors que l’aversion pour l’autre activée par le SIC encourage plutôt l’évitement (Aarøe & al.,2017; Pond & al., 2012; Terrizzi & al., 2013). Alors l’activation du SIC serait liée à moins de violence verbale, moins de violence physique et moins de violence conjugale (Pond et al., 2012). Néanmoins, l’aversion pour l’autre générée par le SIC, une fois combinée au sentiment d’injustice ou de colère, pourrait engendrer une motivation pour l’agression (Terrizzi & al., 2013). Certains proposent même que le dégoût serait un sentiment déshumanisant, c’est-à dire, qu’il porte à voir les autres comme moins qu’humain (Kiss & al., 2020; Sherman & al., 2011). Il s’agit d’une proposition forte inquiétante et qui expliquerait pourquoi le sentiment de dégout pourrait entrainer de la violence ou le non-respect des droits de l’Homme.  Toutefois, de manière générale, le SIC provoque plutôt de l’exclusion que de la violence.

Ce qui n’est pas à prendre à la légère lorsque l’on sait que l’exclusion sociale peut être aussi douloureuse que de la violence physique, activant toutes deux les mêmes circuits neuronaux (Eisenberg & al., 2003). Du côté évolutif, pendant des millions d’années notre survie dépendait en grande partie de notre capacité à être inclus plutôt qu’exclus. Il n’est donc pas surprenant que l’exclusion nous soit autant douloureuse comme il s’agissait d’une question de vie ou de mort (Leary, 2005).  Nous sommes ainsi très sensibles à l’exclusion qui aurait un impact négatif sur quatre de nos besoins fondamentaux (contrôle, appartenance, estime de soi et reconnaissance) en plus d’engendrer de la tristesse, de la colère et une diminution du sentiment de bonheur (Sandstorm & al., 2017). Sans oublier que chez les enfants, l’exclusion augmente le risque d’être victime d’intimidation (Parent et D’amours, 2019). De surcroît, leur exclusion ferait en sorte que lorsqu’ils sont intimidés, ils reçoivent moins de soutien de leurs pairs. Ceci les rendrait ultimement plus enclins à s’attribuer la responsabilité de l’intimidation et augmenterait leur risque de développer des troubles anxieux et dépressifs (Garandeau & al., 2018; Sainio & al., 2011; Salmivalli, 2018).

Maintenant que nous savons que la COVID-19 pourrait favoriser l’augmentation de l’exclusion des communautés marginalisées et que l’exclusion est lourde de conséquences, une question cruciale s’impose : que pouvons-nous faire ? Ce sera le thème de notre prochain et dernier blogue sur le sujet. À suivre…

Alexandre Baril

Chargé du projet – À l’action! Agissons contre l’intimidation

Références

Aarøe, L., Petersen, M. B., & Arceneaux, K. (2017). The behavioral immune system shapes political intuitions: Why and how individual differences in disgust sensitivity underlie opposition to immigration. American Political Science Review111(2), 277-294.

Ackerman, J. M., Hill, S. E., & Murray, D. R. (2018). The behavioral immune system: Current concerns and future directions. Social and Personality Psychology Compass12(2), e12371.

Eisenberger, N. I., Lieberman, M. D., & Williams, K. D. (2003). Does rejection hurt? An fMRI study of social exclusion. Science302(5643), 290-292.

Fincher, C. L., Thornhill, R., Murray, D. R., & Schaller, M. (2008). Pathogen prevalence predicts human cross-cultural variability in individualism/collectivism. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences275(1640), 1279-1285.

Garandeau, C. F., Lee, I. A., & Salmivalli, C. (2018). Decreases in the proportion of bullying victims in the classroom: Effects on the adjustment of remaining victims. International journal of behavioral development42(1), 64-72.

Karinen, A. K., Molho, C., Kupfer, T. R., & Tybur, J. M. (2019). Disgust sensitivity and opposition to immigration: Does contact avoidance or resistance to foreign norms explain the relationship?. Journal of Experimental Social Psychology84, 103817

Kiss, M. J., Morrison, M. A., & Morrison, T. G. (2020). A meta-analytic review of the association between disgust and prejudice toward gay men. Journal of homosexuality67(5), 674-696.

Lai, C. K., Haidt, J., & Nosek, B. A. (2014). Moral elevation reduces prejudice against gay men. Cognition & emotion28(5), 781-794.

Leary, M. R. (2005). Sociometer theory and the pursuit of relational value: Getting to the root of self-esteem. European review of social psychology16(1), 75-111.

Murray, D. R., Schaller, M., & Suedfeld, P. (2013). Pathogens and politics: Further evidence that parasite prevalence predicts authoritarianism. PloS One8(5)

Navarrete, C. D., Fessler, D. M., & Eng, S. J. (2007). Elevated ethnocentrism in the first trimester of pregnancy. Evolution and Human Behavior28(1), 60-65.

Parent, S. et D’amours, C. (2019). Intimidation en contexte sportif. Repéré à. https://www.inspq.qc.ca/intimidation/jeunes/intimidation-en-contexte-sportif.

Pond Jr, R. S., DeWall, C. N., Lambert, N. M., Deckman, T., Bonser, I. M., & Fincham, F. D. (2012). Repulsed by violence: disgust sensitivity buffers trait, behavioral, and daily aggression. Journal of personality and social psychology102(1), 175.

Sainio, M., Veenstra, R., Huitsing, G., & Salmivalli, C. (2011). Victims and their defenders: A dyadic approach. International journal of behavioral development35(2), 144-151.

Salmivalli, C. (2018). Peer victimization and adjustment in young adulthood: commentary on the special section. Journal of abnormal child psychology46(1), 67-72.

Sandstrom, M. J., Deutz, M. H., Lansu, T. A., van Noorden, T. H., Karremans, J. C., & Cillessen, A. H. (2017). Unanimous versus partial rejection: how the number of excluders influences the impact of ostracism in children. Aggressive behavior43(2), 190-203.

Schaller, M., & Park, J. H. (2011). The behavioral immune system (and why it matters). Current directions in psychological science20(2), 99-103.

Sherman, G. D., & Haidt, J. (2011). Cuteness and disgust: The humanizing and dehumanizing effects of emotion. Emotion Review3(3), 245-251.

Terrizzi Jr, J. A., Shook, N. J., & McDaniel, M. A. (2013). The behavioral immune system and social conservatism: A meta-analysis. Evolution and Human Behavior34(2), 99-108.

Vartanian, L. R., Trewartha, T., & Vanman, E. J. (2016). Disgust predicts prejudice and discrimination toward individuals with obesity. Journal of Applied Social Psychology46(6), 369-375.

L’inclusion au temps de la COVID-19

Cette série de blogue nous a donc conduits à la problématique suivante. Selon les études portant sur le système immunitaire comportemental (SIC), la présence du coronavirus pourrait entraîner un plus grand conformisme chez les Québécois accompagné d’une plus grande aversion pour la déviance de la norme. En conséquence, ceci pourrait accentuer l’exclusion de certaines communautés déjà marginalisées et les placer encore plus à risque quant à certaines formes de violences dont l’intimidation chez les enfants. Cela dit, comment pouvons-nous prévenir le coup et éviter que ces communautés souffrent davantage de leur exclusion ? La réponse est simple, mais son application complexe, il s’agit de l’inclusion.

Complexité de l’inclusion

La première difficulté de l’inclusion veut que l’exclusion soit parfois légitime. Pour fonctionner correctement un groupe doit adopter des critères d’inclusion et d’exclusion qui assurent la coopération des membres vers un objectif commun (Abraham & al., 2014; Carron & al., 2012; Tomasello, 2016). Par exemple, pour faire partie d’une équipe sportive, tu dois travailler pour aider ton équipe. Si tu travailles pour aider l’équipe adverse, il est légitime pour ton équipe de vouloir t’exclure. Alors l’inclusion n’est pas toujours légitime.

La deuxième difficulté de l’inclusion provient du fait que l’exclusion est bien souvent irrationnelle. Dans le sens, qu’elle est fondée sur nos sentiments plutôt que sur notre raison. C’était le point de l’ensemble de ces blogues qui souhaitaient montrer que la présence de la COVID-19 pouvait entraîner des sentiments d’aversion influençant nos comportements de solidarité et d’évitement. Pour mieux comprendre le phénomène, parlons des femmes enceintes. Saviez-vous que les femmes deviennent plus xénophobes et ethnocentriques pendant leur premier trimestre de grossesse ? Selon Navarrete & al. (2007), ce premier trimestre est caractérisé par une forte baisse du système immunitaire activant leur système immunitaire comportemental et les rendant beaucoup plus facilement dégoûtées. C’est d’ailleurs ce qui explique leurs nausées fréquentes. Ces chercheurs ont montré que ce sentiment de dégoût se transposerait aussi vers les étrangers les rendant donc plus xénophobes, mais aussi 4 fois plus ethnocentriques. Par contre, plus leur grossesse progresse, moins elles deviennent xénophobes et ethnocentriques jusqu’à retrouver leur niveau normal en fin de grossesse (Navarrete & al., 2007). Il faut donc prendre en compte le fort côté inconscient et viscéral de l’exclusion lorsque l’on considère l’inclusion (Aarøe & al., 2017; Kiss & al., 2020; Navarrete & al., 2007; Vartanian & al., 2016). Il est très difficile de raisonner une personne dégoûtée comme il est très difficile de raisonner une personne effrayée ou enragée, du moins, avant que son état affectif se tempère et qu’elle devienne ainsi plus raisonnable (Haidt & al., 2000).

Pour une inclusion émotionnelle et légitime

Tout d’abord, il faut s’occuper du côté émotif. Tout comme dans la gestion de la colère, la gestion de l’aversion commence par la réalisation de l’aversion (Kugler & al., 2019; Liu & al., 2015). Dans l’étude de Kugler & al. (2019), les participants devaient jouer à un jeu de confiance après avoir regardé une vidéo dégoûtante. Ils ont constaté que plus le participant était dégoûté, moins il faisait confiance aux autres. Cependant, lorsqu’ils prenaient conscience de l’origine de leur dégoût, les effets de la vidéo disparaissaient complètement (Kugler & al., 2019), démontrant ainsi qu’il faut d’abord être conscient de ce qui nous contrôle pour nous contrôler.

Ensuite, il est certain que l’empathie peut jouer un rôle comme il a été démontré à de multiples reprises dans le cas de l’intimidation (Nickerson & al., 2015; Vartanian & al., 2016). Comprendre et ressentir ce que l’autre vit par l’exclusion peut encourager l’inclusion. Cependant, il semble que l’on ne compatirait pas avec n’importe qui et que les personnes pour qui nous éprouvons de l’aversion feraient partie de celles avec lesquelles nous compatissons moins (Sherman & al., 2011).  L’empathie est donc bonne, mais il faut la ressentir !

Au final, il semble que l’un des meilleurs moyens d’assurer une meilleure inclusion et une inclusion légitime consiste en la redéfinition d’un nouveau « nous » comprenant les communautés marginalisées (Lukianoff & al., 2018; Putnam, 2007; Reicher & al., 2016). Il faut donc se trouver une identité sociale commune. Par cette nouvelle identité sociale, l’autre devient plus familier ce qui atténue notre sentiment d’aversion (Hult Khazaie & al., 2019; Reicher & al., 2016) et nous rend plus enclin à lui faire confiance, à coopérer mais aussi à lui venir en aide s’il en a besoin (Haslam & al.,2011; Putnam, 2007; Levine & al., 2005). Heureusement pour nous, dans le sport, il est plutôt facile de se trouver une identité commune. La communion par l’identification à l’équipe grâce à l’uniforme, l’adoption de valeurs et d’objectifs d’équipe, la coopération plutôt que la compétition entre coéquipiers, l’adoption d’un leadership axé sur les besoins de l’équipe, en plus du partage de la victoire et de la défaite peut alors devenir un puissant moteur de cohésion et d’inclusion (Carron & al., 2012; Levine & al., 2005).

C’est d’ailleurs, ce que nous proposons dans notre programme À l’action! Agissons contre l’intimidation en milieu sportif et, plus spécifiquement, dans notre outil Rassembler pour développer la cohésion. De plus, restez au courant de notre prochaine approche Cohaesio qui aura pour but d’intervenir encore plus en profondeur dans la dynamique d’équipe pour développer et optimiser la cohésion et l’inclusion en ciblant les structures de leadership.

Alexandre Baril

Chargé du projet – À l’action! Agissons contre l’intimidation

Références

Aarøe, L., Petersen, M. B., & Arceneaux, K. (2017). The behavioral immune system shapes political intuitions: Why and how individual differences in disgust sensitivity underlie opposition to immigration. American Political Science Review111(2), 277-294.

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Haidt, J., Bjorklund, F., & Murphy, S. (2000). Moral dumbfounding: When intuition finds no reason. Unpublished manuscript, University of Virginia, 191-221.

Haslam, S. A., Reicher, S. D., & Platow, M. J. (2011). The new psychology of leadership: Identity, influence and power. Psychology Press.

Hult Khazaie, D., & Khan, S. S. (2019). Shared social identification in mass gatherings lowers health risk perceptions via lowered disgust. British Journal of Social Psychology.

Kiss, M. J., Morrison, M. A., & Morrison, T. G. (2020). A meta-analytic review of the association between disgust and prejudice toward gay men. Journal of homosexuality67(5), 674-696.

Kugler, T., Ye, B., Motro, D., & Noussair, C. N. (2019). On trust and disgust: Evidence from face reading and virtual reality. Social Psychological and Personality Science, 1948550619856302.

Levine, M., Prosser, A., Evans, D., & Reicher, S. (2005). Identity and emergency intervention: How social group membership and inclusiveness of group boundaries shape helping behavior. Personality and social psychology bulletin31(4), 443-453.

Liu, Y., Lin, W., Xu, P., Zhang, D., & Luo, Y. (2015). Neural basis of disgust perception in racial prejudice. Human brain mapping36(12), 5275-5286.

Lukianoff, G., & Haidt, J. (2018). The coddling of the American mind: How good intentions and bad ideas are setting up a generation for failure. Penguin Books.

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Nickerson, A. B., Aloe, A. M., & Werth, J. M. (2015). The relation of empathy and defending in bullying: A meta-analytic investigation. School Psychology Review44(4), 372-390.

Putnam, R. D. (2007). E pluribus unum: Diversity and community in the twenty‐first century the 2006 Johan Skytte Prize Lecture. Scandinavian political studies30(2), 137-174.

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Tomasello, M. (2016). A natural history of human morality. Harvard University Press.

Vartanian, L. R., Trewartha, T., & Vanman, E. J. (2016). Disgust predicts prejudice and discrimination toward individuals with obesity. Journal of Applied Social Psychology46(6), 369-375.

Reprise du sport : une question d’équilibre

Au cours des dernières semaines, combien de fois avons-nous entendu que « rien ne serait plus pareil » ; que « les habitudes ou les processus seraient à revoir » ; ou que « les organisations allaient devoir se réinventer » ? Dans ce concert de remises en question, qu’en est-il de nos jeunes sportifs qui, habitués à des rythmes effrénés dictés par leurs agendas, attendaient de reprendre le collier ? Sont-ils tous contents de ce retour à la « normale » ? Un de nos intervenants avait envie de s’adresser à eux.

Environ un mois s’est écoulé depuis l’annonce de la ministre Charest quant à la reprise des activités sportives. Que cette nouvelle a fait du bien au moral ! Enfin, nous pouvions revoir nos coéquipiers, nos amis et nos entraîneurs. Enfin, nous pouvions à nouveau nous activer comme « avant » et pratiquer la discipline qui nous anime tant. Enfin, il nous était possible de reprendre l’entraînement intensif et de consacrer toutes ces heures à peaufiner nos techniques. Enfin, nous étions en mesure de refaire des tonnes de sacrifices et de compromis pour exceller dans notre sport et atteindre des standards de performance recherchés. N’étais-tu pas aussi emballé par cette reprise ?

Non ? Tu n’as pas vécu cette « fébrilité » comme les autres et ça te laisse perplexe ?

Tu as le droit et j’ai presque envie de te dire que c’est normal. Comme tu l’as toi-même vécu, le confinement et l’arrêt complet des activités sportives nous ont amenés à réfléchir sur notre mode de vie, parfois même à le remettre en question. Il nous a permis de consacrer notre temps à d’autres occupations, d’autres passions ou d’autres passe-temps. Par exemple, tu as peut-être donné un coup de main à tes parents pour l’aménagement paysagé ; fait de la menuiserie avec le beau-père ; peut-être t’es-tu initié au monde culinaire avec tes frères et sœurs. Pour d’autres, ce temps a peut-être simplement servi à se reposer, à se retrouver. Bref, à prendre du temps pour soi. En ce sens, qu’importe la manière que tu l’as vécue, cette « pause sportive » t’as peut-être permis de revoir la valeur du sport et la place que le sport occupe dans ta vie. Au lendemain de cette période de pause, il pourrait arriver que tu recherches davantage un équilibre avec d’autres sphères de ta vie, avec d’autres centres d’intérêt. Pourquoi pas?

À l’inverse d’une majorité d’athlètes qui était soulagée de retrouver un rythme pré-COVID-19, d’autres comme toi sont portés à réfléchir sur ce qu’ils veulent réellement ou sur ce qui les anime. En effet, l’essence même de la pratique sportive et les raisons pour lesquelles ils y évoluent peuvent avoir changé. Ainsi, un jeune athlète auparavant axé uniquement sur la performance et les résultats, pourrait désormais envisager son sport ou sa pratique sportive comme un levier efficace lui permettant de développer une multitude d’habiletés interpersonnelles et intrapersonnelles et ce, qu’importe son âge et le niveau de son jeu. En ce sens, il s’agit pour certains de percevoir désormais le sport comme un moyen de se développer en tant qu’individu plutôt que de se développer en tant qu’athlète. Par ailleurs, d’autres accorderont davantage de place à leurs autres passions : ils continueront de pratiquer leur sport qu’ils aiment tant, sans toutefois mettre tous leurs œufs dans le même panier.

L’objectif de la réflexion que je vous partage aujourd’hui est de normaliser avec vous le fait que certains athlètes n’aient pas sauté de joie en sachant que l’horaire chargé et toutes les autres occupations connexes à leur sport allaient reprendre. Je m’adresse donc à toi, l’athlète qui désire s’épanouir dans son sport sans toutefois éprouver cette envie de consacrer à nouveau autant de temps, de sacrifices et d’énergie vers la poursuite de l’excellence. Tu as le droit de te sentir ainsi. Tu n’as pas à te sentir mal. Tu peux continuer à vouloir t’épanouir dans ton sport sans viser la perfection. Tu as le droit de te concentrer sur tous les bienfaits et les bénéfices que le sport fournit à ton bien-être à long terme ainsi qu’à ta santé physique et psychologique. Tu as le droit de rechercher un équilibre et d’accorder plus de temps à d’autres passions. Tu as le droit de rester actif pour ton simple plaisir sans t’imposer une pression de performance. Cette transition peut cependant être difficile à concrétiser puisque tu subis peut-être de la pression de la part de ton entourage à exceller dans ton sport et tu te questionnes peut-être aussi sur ce que les autres vont penser de ta décision. Bref, il importe de penser d’abord à toi ainsi qu’aux valeurs qui t’animent… et si tu as besoin d’en parler, tu peux nous contacter. N’hésite pas, nous allons t’accompagner !

Enfin, pour les autres qui débordez d’enthousiasme et qui trépignez à l’idée de reprendre vos activités sportives, profitez-en et continuez de vous épanouir… tout en vous assurant de respecter les différentes consignes émises par vos organisations respectives en lien avec les orientations de la santé publique ! Bon été ☺ ☺

J.T.

La performance passe d’abord par le bien-être

aisant suite à la série de blogues publiée dans le cadre de la pandémie liée à la COVID-19, Sport’Aide souhaite vous partager une expérience vécue récemment sur le terrain par un partenaire – Plongeon Québec – qui souhaitait accompagner ses entraîneurs dans ce contexte unique. Laissons donc la place pour le premier d’une intéressante série de blogues résumant cette belle initiative qui mérite d’être connue et – voire même – être reprise ailleurs.

Bonne lecture et BRAVO à Plongeon Québec ☺

Le bouleversement

Jeudi 12 mars 2020, la pandémie touche désormais le Québec. Les annonces du gouvernement québécois se multiplient : rassemblements intérieurs de 250 personnes et plus sont interdits ; le Championnat provincial Espoir doit être annulé à moins de 24h d’avis ; les installations sportives, en commençant par les piscines, ferment les unes après les autres ; et tous les secteurs d’activités économiques ferment à tour de rôle. Les sports sont durement touchés et le plongeon n’y échappe évidemment pas.

La situation devient une menace pour la plupart d’entre nous. L’instinct de survie se déclenche en nous. Vite ! Tous se mobilisent et cherchent des solutions pour combattre cette menace ; menace qui nous fait vivre une panoplie d’émotions.

Quelques jours passent, le choc est moins grand, l’espace se crée dans nos cœurs et nos têtes pour accepter que cette nouvelle réalité est bien plus grande que nous, bien plus grande que le sport. Dans les premières semaines du confinement, les entraîneurs se mobilisent pour prendre en charge la motivation des athlètes. Les entraînements virtuels se multiplient et les comités pour la relance du sport se forment pour s’assurer d’être prêts à repartir le moment venu.

Mais qu’advient-il des entraîneurs et de leur planification visant à atteindre les résultats souhaités lorsqu’une pandémie survient et anéantit le tout ? Il y a certainement de quoi déstabiliser et décourager n’importe quel être humain qui vit cette situation.

Comment supporter les entraîneurs ?

Depuis le début de la pandémie, plusieurs organismes se sont mis en branle pour offrir du soutien aux entraîneurs dans le but de les aider dans leur rôle auprès des athlètes. En revanche, qui prend soin des entraîneurs en tant que tels ? C’est cette question qui a déclenché une réflexion chez Plongeon Québec et qui a permis de mettre de l’avant des exercices d’accompagnement permettant aux entraîneurs de prendre soin d’eux-mêmes avant d’aider leurs athlètes. C’est d’ailleurs dans cette optique que la Fédération avait débuté son processus de planification stratégique, il y un an, et dans lequel l’écoute de ses membres avait été mise de l’avant lors d’ateliers en 2019. La pandémie est venue réitérer ce souci du bien-être et d’écoute envers les membres de la communauté, plus particulièrement les entraîneurs. Plongeon Québec a alors vite compris que certains entraîneurs avaient perdu leurs repères et avaient vu leurs efforts anéantis en moins de 24h.

Une approche collective

L’idée d’organiser des rencontres pour soutenir les entraîneurs a surgi après une discussion entre Johanne Boivin, coordonnatrice technique de Plongeon Québec, et Jean-Paul Richard, ex-entraîneur de l’équipe canadienne de ski acrobatique et cofondateur de reROOT collectif. Plongeon Québec collabore déjà depuis quelques années avec reROOT pour des conférences/ateliers sur la relation entraîneur-athlète en favorisant chez l’entraîneur le développement de l’empathie. La généreuse proposition de Jean-Paul tombait juste à point et le lien de confiance était déjà établi avec la communauté d’entraîneurs. Dans un moment d’incertitude comme celui-ci, une approche basée sur un soutien tangible comme Jean-Paul offrait était précisément ce dont les entraîneurs avaient besoin.

S’il y a une urgence en avion et que les masques à oxygène se déploient, on nous dit qu’il est important d’installer son masque avant d’aider quelqu’un. C’est en s’inspirant de cette image que l’ex-entraîneur a décidé d’orienter ses rencontres. Il a ainsi favorisé l’utilisation d’outils concrets pour le développement de solutions d’accompagnement des entraîneurs de plongeon. « Notre devoir était de nous assurer collectivement qu’ils aient le réflexe de mettre leur masque à oxygène en premier, afin d’être en mesure de venir en aide, de façon optimale, à leurs athlètes et collègues », souligne Johanne.

C’est donc en collaboration avec M. Richard que Plongeon Québec a élaboré un plan de quatre rencontres virtuelles avec les entraîneurs pour favoriser un processus de réflexion et de mise en action à l’aide d’outils concrets, dans un espace émotionnellement sécuritaire. Ces rencontres se sont avérées une expérience unique et riche en réflexion, en prise de conscience et en partage. « Il n’est pas toujours facile de se montrer vulnérable. Toutefois, demander de l’aide en partageant ses craintes de façon authentique ; recevoir du soutien de ses pairs et arriver à trouver ses propres solutions dans un espace sans jugement, sont des principes gagnants pour s’ouvrir à cette vulnérabilité et obtenir des résultats parfois inespérés », explique monsieur Richard. « Cette approche collective a été mise en place avec l’intention de soutenir les entraîneurs de la communauté de plongeon dans le but qu’ils soient confiants et puissent soutenir leurs athlètes au meilleur de leur potentiel au cours des mois à venir », termine madame Boivin.

Vous avez apprécié cet article ? Restez à l’affût pour la prochaine publication, alors que Jean-Paul Richard vous partagera plus en détail son approche. Certains entraîneurs offriront même des témoignages quant à leur expérience et expliqueront comment ils ont utilisé les outils mis à leur disposition.

Prioriser le bien-être avant la performance, avec Jean-Paul Richard

Soutien automatique

En tant qu’ex-entraîneur de l’équipe canadienne de ski acrobatique et cofondateur de reROOT collectif, Jean-Paul Richard a éprouvé beaucoup d’empathie envers les entraîneurs de plongeon au début de la pandémie. Disons que les responsabilités d’un entraîneur qui prépare la relève et le sentiment d’être dans le dernier droit en préparation des Jeux olympiques ; il s’y connaît puisqu’il est passé par là plus d’une fois. Pouvant facilement se mettre dans leurs chaussures, il a voulu aider instinctivement. L’important pour lui était de soutenir la communauté sportive tout en reconnaissant et en intervenant afin de favoriser le bien-être des entraîneurs en cette période de grands bouleversements.

L’image du masque à oxygène, mentionnée dans le dernier article, a été le fil conducteur utilisé par l’ex-entraîneur pour créer une série de quatre ateliers consécutifs afin de faire comprendre aux entraîneurs l’importance de leur bien-être personnel. « Mon objectif était clair : accompagner les entraîneurs ; les soutenir dans leurs réflexions ; souligner comment il est important de prendre soin d’eux en temps de confinement et ; par le fait même, de leurs athlètes et de la communauté du plongeon. Je voulais cependant aller un peu plus loin avec cette image. Il est important d’avoir des consignes précises en cas de situation d’urgence, mais il est aussi important d’avoir un dispositif de soutien qui se déploie automatiquement, afin d’indiquer clairement que nous sommes en situation anormale et que nous avons besoin de prendre soin de nous et de nous soutenir les uns les autres. Notre proposition d’organiser quatre ateliers auprès des entraîneurs de Plongeon Québec, a été en quelque sorte le dispositif automatique déployé dans les avions », mentionne Jean-Paul.

Exploration collective

Lors de la première rencontre virtuelle, Jean-Paul a d’abord débuté par poser la question suivante : « Comment-allez-vous en ce moment? ». Une question simple, qui prenait cependant une autre signification en cette période de pandémie. L’ex-entraîneur de l’équipe canadienne de ski acrobatique souligne que lors du premier partage avec les entraîneurs, il a vu des entraîneurs passionnés, engagés et préoccupés pour le développement de leurs athlètes et qui sont tout de suite passés en mode solution. Comment ? En modifiant le format de leurs entraînements et en optant pour une alternative virtuelle afin de garder leurs protégés motivés.

Les séances ont été développées en s’appuyant sur les fondements de la théorie de l’auto-détermination qui avait notamment déjà été entamée par Jean-Paul et son collectif reROOT lors d’ateliers dans le passé. Certaines bases de la science de la motivation avaient donc déjà été discutées et analysées. La théorie s’explique de la sorte : c’est en soutenant les trois besoins psychologiques fondamentaux et universels de l’humain que l’entraîneur arrive à guider ses athlètes pour atteindre une motivation optimale, explique M. Richard : « Il y a le besoin de compétence, le besoin d’autonomie et le besoin d’affiliation sociale. En satisfaisant ces trois besoins psychologiques, l’individu augmente son degré́ d’auto-détermination et se dirige vers des motivations de sens (identifiées) et des motivations de plaisir (intrinsèques), ayant pour conséquence de créer un sentiment de bien-être et une fonctionnalité optimale chez l’individu en question. Négliger un ou plusieurs des trois besoins psychologiques produit l’effet opposé chez l’individu, notamment en diminuant sa qualité d’énergie et en faisant apparaître des motivations au niveau de l’ego (introjectées) et une attirance vers les récompenses (externes). Au final, l’individu aura des comportements sous-optimaux ainsi qu’une perte de bien-être et de performance ».

L’objectif ultime des ateliers consistait donc à outiller davantage les entraîneurs, afin que ceux-ci puissent s’adapter continuellement à cette nouvelle réalité remplie de nouveaux défis. Toujours guidé par les principes de la science de la motivation, Jean-Paul a voulu faire découvrir de nouveaux concepts à l’aide de réflexions individuelles et collectives. « Nous avons questionné certaines croyances et présomptions afin de développer de nouveaux automatismes, générer leur propre découverte et trouver leur propre solution, » explique Jean-Paul.

Être présent et conscient : la clé de l’adaptation continue

Jean-Paul rapporte que lors des premières discussions, ils ont tout d’abord échangé sur l’importance d’être présent et conscient afin de comprendre la situation présente dans toute sa complexité ; être conscient de ce qui arrive aux autres et autour d’eux, sans jugement ou réaction impulsive de leur part. Cette technique d’auto-conscience explorée à l’aide du concept de la courbe de changement de Kubler-Ross [1] a permis aux entraîneurs d’identifier où ils en étaient selon les différents stades de changement. Le but était de prendre conscience que, sans une qualité de présence, il peut être difficile de reconnaître que nous sommes dans un stade de déni, de colère ou de tristesse face aux nouveaux défis de cette nouvelle situation. C’est par des questions et des réflexions, que les participants ont été en mesure d’utiliser ces informations afin de comprendre leurs émotions et réactions face aux changements. Le fait de connaître ces indicateurs de changement a permis de prendre conscience de leurs sentiments et émotions, favorisant ainsi une ouverture d’esprit vers l’auto-compassion. Le processus consistait à amener les entraîneurs à se donner le droit de ne pas être parfait et à développer de la bienveillance envers eux-mêmes pendant cette période qui apporte son lot énorme d’ajustements. « Être conscient de ses propres sentiments et être bienveillant envers soi-même comme entraîneur permet de soutenir ses athlètes avec plus de compassion, à être plus emphatique et s’adapter continuellement aux changements et ainsi poser des actions tangibles pour cette nouvelle réalité. En prenant soin de nous, on prend mieux soin des autres, » explique le mentor de ce projet.

Redéfinir la direction par la qualité de notre motivation

Enfin, chaque entraîneur a été invité à identifier ses propres valeurs et intentions à propos de ses responsabilités et de son rôle en cette période incertaine. Du temps a été ainsi accordé pour en discuter afin que les entraîneurs puissent partager leurs réflexions personnelles avec les autres. « Aligner ses valeurs aux objectifs est une façon « tangible » de générer une énergie positive, s’adapter à la situation et prendre des décisions réfléchies qui nous aideront à relever les défis se dressant sur notre chemin, » souligne Jean-Paul.

Le travail consacré par Jean-Paul Richard et les entraîneurs à augmenter la qualité de leur présence, aligner leurs objectifs basés sur leurs valeurs et redéfinir leurs intentions a été prouvé scientifiquement que ces efforts positifs permettent de générer une qualité d’auto-régulation ; facteur qui joue un rôle extrêmement important sur la qualité de la motivation et qui est directement lié au bien-être et à la performance.

Pour être en mesure de maîtriser leur motivation, les entraîneurs ont été amenés à mettre en pratique les différentes notions apprises lors des derniers ateliers qui, par les cercles de coaching, ont permis de créer un espace pour s’entraîner à poser des questions, pratiquer l’écoute, s’ouvrir aux différentes perspectives de chacun et découvrir que la motivation est aussi une habileté à entraîner. Mentionnons que les cercles de coaching sont un espace d’échange et de co-développement où l’on peut explorer ses préoccupations avec ses pairs dans un environnement d’apprentissage sécurisant psychologiquement et émotionnellement.

Vous avez apprécié cet article ? Restez à l’affût pour la prochaine et dernière publication, où les entraîneurs de plongeon vous partageront des témoignages quant à leur expérience, en plus d’expliquer comment ils ont utilisé concrètement les outils mis à leur disposition.

[1] CEO Health + Safety Leadership Network, «Cycle de deuil selon Kubler-Ross», ˂http://www.ceohsnetwork.ca/blog/psychological-safety/how-leaders-can-support-employees-through-different-grief-loss-regret-experiences/#french˃, 8 mai 2020.

Quand la théorie devient pratique : témoignages d’entraîneurs de plongeon en quête de mieux-être

Faisant suite à la série de blogues publiée dans le cadre de la pandémie liée à la COVID-19, Sport’Aide souhaite vous partager une expérience vécue récemment sur le terrain par un partenaire – Plongeon Québec – qui souhaitait accompagner ses entraîneurs dans ce contexte unique. Laissons donc la place pour le troisième d’une intéressante série de trois blogues résumant cette belle initiative qui mérite d’être connue et – voire même – être reprise ailleurs.

En cette Semaine nationale des entraîneurs, Plongeon Québec aimerait d’ailleurs souligner le travail exceptionnel de ses entraîneurs.

La création d’un environnement sain et accueillant

La démarche initiée au cours des premiers mois du confinement en collaboration avec Jean-Paul Richard, ex-entraîneur de l’équipe nationale de ski acrobatique et cofondateur du collectif reROOT, s’est avérée une expérience riche en prise de conscience et en partage pour les entraîneurs de plongeon. Rappelons que l’intention de Plongeon Québec avec cette approche collective était de soutenir les entraîneurs dans le but d’augmenter leur bien-être et leur confiance afin qu’ils puissent à leur tour accompagner leurs athlètes au cours des mois à venir. Concrètement, les rencontres virtuelles avec les entraîneurs ont favorisé un processus de réflexion à l’aide d’outils et de mise en action, notamment par l’approche des cercles de coaching, permettant de créer pour les entraîneurs un environnement émotionnellement sécuritaire.

Dans ce troisième article de cette triade, nous vous proposons des témoignages d’entraîneurs qui ont osé se remettre en question lors de cette expérience et se rendre vulnérables en partageant leurs inquiétudes. En choisissant d’être vrais et authentiques, ils ont été en mesure de s’ouvrir à d’autres perspectives, d’augmenter leur compréhension, d’innover et de trouver de nouvelles solutions. Plongeon Québec est fière d’être témoin d’une participation active de ceux et celles qui agissent à titre de mentor pour les jeunes plongeurs et plongeuses afin que ces nouveaux principes de leadership, visant à prioriser le bien-être au service de la performance, aient un impact sur la communauté du plongeon au Québec, et même sur la communauté sportive en générale.

Un souffle nouveau

Depuis un certain temps, une prise de conscience semble prendre forme au sein de la communauté sportive pour redéfinir et donner une nouvelle direction à la performance. Une heureuse orientation qui dépasse le succès, la renommée et le dépassement de ses propres limites : l’atteinte de ses propres buts étant toujours autant importante, cependant pas de n’importe quelle manière ni à n’importe quel prix. Replongeons-nous donc au début de la pandémie où tout s’est précipité et que le chaos prenait place en déstabilisant tout sur son passage. Le monde du sport fut particulièrement ébranlé et les entraîneurs des clubs ne savaient pas trop quoi penser de cette mise sur pause soudaine de leur quotidien. « Lorsque la pandémie s’est concrétisée, il y avait beaucoup de questions sans réponse, beaucoup d’incompréhension, mais surtout beaucoup d’incertitude. Je me demandais si j’allais encore avoir un emploi ou comment mes athlètes allaient réagir à cette situation. », nous a partagé Olivier Duchesneau, entraîneur de plongeon pour ARO, club de plongeon de Québec. « Ce que j’ai trouvé le plus difficile était de savoir ce qu’on allait faire pour le reste de la saison si ce confinement s’éternisait. Mon cerveau travaillait fort pour trouver des façons de garder mes athlètes motivés dans ce moment de confinement. », a-t-il renchéri. Les questions qui revenaient particulièrement souvent de la communauté portaient sur le long terme : qu’adviendra-t-il de la motivation des athlètes? Est-ce que les clubs resteront ouverts? Est-ce que les entraîneurs conserveront leurs emplois? C’est ce sentiment de crainte qui animait, avec raison, de nombreux entraîneurs.

Contrer la solitude par le partage

Les ateliers mis en place par Jean-Paul Richard se sont avérés un moyen de discuter de tous ses changements si abrupts et de réfléchir pour trouver des solutions au quotidien. « Ça a fait du bien de partager, même à distance avec des gens qui vivaient des situations et émotions semblables et d’entendre des points de vue différents vis-à-vis des situations similaires. Ces cercles de coaching nous ont permis de nous ouvrir à des questions que nous ne nous étions pas encore posées nécessairement. Ça nous permettait de poursuivre nos réflexions, mais à voix haute », a commenté l’entraîneure-chef du club de plongeon Gatineau, Mélanie Duff, qui a participé aux ateliers. Les cercles de coaching ont offert une occasion d’ouvrir les discussions afin que les entraîneurs se sentent à l’aise d’aborder des situations qui les inquiétaient et d’en discuter avec leurs pairs de façon très ouverte et sans jugement.

Cette technique utilisée et la création de cet espace sécuritaire psychologiquement lors des ateliers ont permis, selon Jean-Paul Richard, à créer de l’ouverture chez les individus, ce qui a produit un effet de proximité entre les participants et a renforcé le partage puisque ceux-ci se sont sentis accompagnés dans leurs préoccupations et nouveaux défis à relever. L’entraîneur Olivier Duchesneau, d’ARO, explique que « les ateliers m’ont permis de mettre en perspective ce qui se passait autour de moi dans le présent et penser à moi en premier. J’ai l’habitude de mettre les athlètes au premier plan et de tout planifier pour le long terme. Cependant, dans une situation comme celle-ci, je devais penser à mon bien-être et au moment présent pour pouvoir donner mon 100% par la suite aux athlètes durant les entraînements en ligne entre autres. »

Une vulnérabilité essentielle pour mieux avancer

Plusieurs exercices reliés à l’auto-conscience, l’auto-compassion et l’autorégulation ont été organisés. Mais comment les entraîneurs ont-ils concrètement développé leurs outils? Étienne Le Blanc-Brillion, entraîneur au club de plongeon de CAMO, raconte : « Durant le premier atelier, nous avons traité d’auto-conscience en ayant l’opportunité d’entendre d’autres entraîneurs. Cela m’a fait réaliser que d’autres vivaient des problèmes similaires aux miens. Les interactions m’ont permis de reconnaître que ces problèmes existaient et d’accepter que cela était tout à fait normal de les vivre. Pour l’auto-compassion, il était question des émotions dans la gestion et comment elles sont souvent perçues comme néfastes à la prise de bonnes décisions. Toutefois nous nous rendons compte qu’il est impossible pour un humain de se détacher complètement de ses émotions. Il faut au contraire apprendre à se connaître et surtout à reconnaître que certaines émotions peuvent nous habiter selon différents scénarios pour nous amener à prendre de meilleures décisions. » Les exercices d’autorégulation au programme ont, quant à eux, permis de se questionner sur ses valeurs et ses objectifs. Selon plusieurs commentaires d’entraîneurs, ce sont ces trois outils qui leur ont permis de garder le cap vers la destination finale et de savoir comment naviguer, peu importe la tempête qui les secouait.

Selon les études scientifiques, le bien-être chez l’entraîneur a un impact positif direct sur la relation avec ses athlètes, mais pourquoi cela? L’importance du bien-être de l’entraîneur est un concept qui ne se retrouve pas assez souvent au cœur des sujets de discussion et plusieurs personnes pourraient ne pas y accorder beaucoup d’importance. Celles-ci ont même l’habitude de faire passer leurs athlètes en premier, et eux-mêmes en dernier. Pourtant, le succès à long terme avec les athlètes est interrelié à l’équilibre personnel de l’entraîneur et celui de son athlète. Un entraîneur heureux aura des athlètes en général plus heureux et plus motivés, puisque cela créera une relation plus saine et plus équilibrée. « Le bien-être de l’entraîneur, mais surtout le fait que celui-ci ait les outils nécessaires pour s’aider, aura une grande répercussion sur sa performance. Après tout, comment un entraîneur démotivé, épuisé psychologiquement ou frustré par une situation pourra-t-il aider un athlète vivant ces mêmes problèmes », questionnait en terminant Étienne Le Blanc-Brillion, de CAMO.

Avec du recul et en constatant que les athlètes ont traversé le confinement notamment grâce au travail colossal des entraîneurs, on peut dire : mission accomplie ! C’est également grâce au travail de terrain incroyable de Jean-Paul Richard, ex-entraîneur de l’équipe canadienne de ski acrobatique et qui est maintenant consultant et coach en performance, ainsi que la participation active des entraîneurs de plongeon, que ces ateliers et cercles de coaching ont pu se développer. Merci à M. Richard pour son empathie, sa belle collaboration et son engagement. Un merci spécial à Johanne Boivin qui a chapeauté tout le projet de A à Z.

Ces articles sont une belle collaboration signée Plongeon Québec et Sport’Aide.

***
Références

The Sport Journal, «The Role of Emotion in Sport Coaching: A Review of the Literature», <https://thesportjournal.org/article/the-role-of-emotion-in-sport-coaching-a-review-of-the-literature/>, 12 mai 2020.

Fowler. Susan (2019). Master your motivation : Three Scientific Truths for Achieving Your Goals. Oakland : Berrett-Koehler Publishers, Inc. 192 p.

Retour à la pratique sportive – Sport’Aide invite à la prudence

Depuis le début de la pandémie, Sport’Aide a élargi et adapté son offre d’accompagnement à la communauté sportive québécoise.  Dans ce contexte, les intervenants de notre service d’écoute ont pu prendre le pouls de la population. C’est pourquoi, à l’approche de l’été qui nous fait de l’œil avec un éventuel retour à la pratique sportive, Sport’Aide estime qu’il faudra – outre respecter les mesures de santé publique – demeurer prudents, être vigilants et voir à moduler ses attentes au rythme de la reprise des activités.

Reprise progressive

Pour nos jeunes sportifs eux-mêmes qui seront probablement excités – et on les comprend – de retrouver leurs amis et leur sport, la tentation sera grande de se lancer à corps perdu.  L’accompagnement des entraîneurs et de leurs proches sera alors important afin de favoriser une reprise progressive et d’éviter notamment les blessures, le surentraînement, les désordres alimentaires et le burnout qui pourraient survenir après cette période de relative inactivité.

Retour au jeu sain et sécuritaire

Pour les entraîneurs, très limités dans leurs fonctions depuis mars 2020, l’enthousiasme de reprendre leur routine et leur rôle auprès de leurs jeunes sportifs les amènera peut-être à vouloir pousser la machine pour empiler les heures d’entraînement et les matches afin de rattraper « le temps perdu ». Prudence puisque nous l’avons dit précédemment, vos sportifs comptent sur votre bon jugement pour les guider de manière saine et sécuritaire dans leur retour au jeu.

Attention à nos bénévoles

Pour les administrateurs d’organisations sportives privées d’activités et de revenus importants depuis un an, ce retour au jeu pourrait les inciter à s’empresser de présenter des événements afin de regarnir leurs coffres.  Prudence là aussi, car vous devrez probablement d’abord combler vos effectifs alors que de nombreux bénévoles ont quitté épuisés ou démotivés par le contexte qui prévaut. Devant ce manque de ressources appréhendé, une relance précipitée pourrait exacerber cet essoufflement déjà bien senti sur le terrain.

Accepter que ce ne sera pas comme avant

Enfin, à vous tous chers parents, nous savons que le COVID a engendré une multitude de changements et d’adaptation qui, jumelés à cette inactivité sportive, ont pu devenir source de déception ou de frustration.  Bien que ce retour soit attendu, nous vous invitons à modérer vos attentes afin que celles-ci n’en imposent pas indûment à nos jeunes, leurs entraîneurs et nos organisations qui auront besoin d’un certain temps avant de reprendre leur air d’aller. Bref, au cours des prochaines semaines vous aurez la chance comme parents de jouer un rôle important en supportant comme il se doit cette reprise des activités.

Sur ce, toute l’équipe de Sport’Aide vous souhaite un bel été!  ☺ ☺

S.C.

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