aisant suite à la série de blogues publiée dans le cadre de la pandémie liée à la COVID-19, Sport’Aide souhaite vous partager une expérience vécue récemment sur le terrain par un partenaire – Plongeon Québec – qui souhaitait accompagner ses entraîneurs dans ce contexte unique. Laissons donc la place pour le premier d’une intéressante série de blogues résumant cette belle initiative qui mérite d’être connue et – voire même – être reprise ailleurs.
Bonne lecture et BRAVO à Plongeon Québec ☺
Le bouleversement
Jeudi 12 mars 2020, la pandémie touche désormais le Québec. Les annonces du gouvernement québécois se multiplient : rassemblements intérieurs de 250 personnes et plus sont interdits ; le Championnat provincial Espoir doit être annulé à moins de 24h d’avis ; les installations sportives, en commençant par les piscines, ferment les unes après les autres ; et tous les secteurs d’activités économiques ferment à tour de rôle. Les sports sont durement touchés et le plongeon n’y échappe évidemment pas.
La situation devient une menace pour la plupart d’entre nous. L’instinct de survie se déclenche en nous. Vite ! Tous se mobilisent et cherchent des solutions pour combattre cette menace ; menace qui nous fait vivre une panoplie d’émotions.
Quelques jours passent, le choc est moins grand, l’espace se crée dans nos cœurs et nos têtes pour accepter que cette nouvelle réalité est bien plus grande que nous, bien plus grande que le sport. Dans les premières semaines du confinement, les entraîneurs se mobilisent pour prendre en charge la motivation des athlètes. Les entraînements virtuels se multiplient et les comités pour la relance du sport se forment pour s’assurer d’être prêts à repartir le moment venu.
Mais qu’advient-il des entraîneurs et de leur planification visant à atteindre les résultats souhaités lorsqu’une pandémie survient et anéantit le tout ? Il y a certainement de quoi déstabiliser et décourager n’importe quel être humain qui vit cette situation.
Comment supporter les entraîneurs ?
Depuis le début de la pandémie, plusieurs organismes se sont mis en branle pour offrir du soutien aux entraîneurs dans le but de les aider dans leur rôle auprès des athlètes. En revanche, qui prend soin des entraîneurs en tant que tels ? C’est cette question qui a déclenché une réflexion chez Plongeon Québec et qui a permis de mettre de l’avant des exercices d’accompagnement permettant aux entraîneurs de prendre soin d’eux-mêmes avant d’aider leurs athlètes. C’est d’ailleurs dans cette optique que la Fédération avait débuté son processus de planification stratégique, il y un an, et dans lequel l’écoute de ses membres avait été mise de l’avant lors d’ateliers en 2019. La pandémie est venue réitérer ce souci du bien-être et d’écoute envers les membres de la communauté, plus particulièrement les entraîneurs. Plongeon Québec a alors vite compris que certains entraîneurs avaient perdu leurs repères et avaient vu leurs efforts anéantis en moins de 24h.
Une approche collective
L’idée d’organiser des rencontres pour soutenir les entraîneurs a surgi après une discussion entre Johanne Boivin, coordonnatrice technique de Plongeon Québec, et Jean-Paul Richard, ex-entraîneur de l’équipe canadienne de ski acrobatique et cofondateur de reROOT collectif. Plongeon Québec collabore déjà depuis quelques années avec reROOT pour des conférences/ateliers sur la relation entraîneur-athlète en favorisant chez l’entraîneur le développement de l’empathie. La généreuse proposition de Jean-Paul tombait juste à point et le lien de confiance était déjà établi avec la communauté d’entraîneurs. Dans un moment d’incertitude comme celui-ci, une approche basée sur un soutien tangible comme Jean-Paul offrait était précisément ce dont les entraîneurs avaient besoin.
S’il y a une urgence en avion et que les masques à oxygène se déploient, on nous dit qu’il est important d’installer son masque avant d’aider quelqu’un. C’est en s’inspirant de cette image que l’ex-entraîneur a décidé d’orienter ses rencontres. Il a ainsi favorisé l’utilisation d’outils concrets pour le développement de solutions d’accompagnement des entraîneurs de plongeon. « Notre devoir était de nous assurer collectivement qu’ils aient le réflexe de mettre leur masque à oxygène en premier, afin d’être en mesure de venir en aide, de façon optimale, à leurs athlètes et collègues », souligne Johanne.
C’est donc en collaboration avec M. Richard que Plongeon Québec a élaboré un plan de quatre rencontres virtuelles avec les entraîneurs pour favoriser un processus de réflexion et de mise en action à l’aide d’outils concrets, dans un espace émotionnellement sécuritaire. Ces rencontres se sont avérées une expérience unique et riche en réflexion, en prise de conscience et en partage. « Il n’est pas toujours facile de se montrer vulnérable. Toutefois, demander de l’aide en partageant ses craintes de façon authentique ; recevoir du soutien de ses pairs et arriver à trouver ses propres solutions dans un espace sans jugement, sont des principes gagnants pour s’ouvrir à cette vulnérabilité et obtenir des résultats parfois inespérés », explique monsieur Richard. « Cette approche collective a été mise en place avec l’intention de soutenir les entraîneurs de la communauté de plongeon dans le but qu’ils soient confiants et puissent soutenir leurs athlètes au meilleur de leur potentiel au cours des mois à venir », termine madame Boivin.
Vous avez apprécié cet article ? Restez à l’affût pour la prochaine publication, alors que Jean-Paul Richard vous partagera plus en détail son approche. Certains entraîneurs offriront même des témoignages quant à leur expérience et expliqueront comment ils ont utilisé les outils mis à leur disposition.