Comme vous l’avez peut-être lu récemment sur notre blogue, c’est avec une grande joie que nous avons reçu Tine Vertommen le 18 septembre dernier. Si vous ne connaissez pas madame Vertommen, rappelons qu’elle est non seulement une grande chercheure dans le domaine de la violence en milieu sportif, mais elle aussi une personne inspirante. Durant cet après-midi que nous avons passé avec elle, nous en avons profité pour discuter de ce qui se fait dans nos pays respectifs en matière de protection de nos jeunes athlètes.
Son premier constat portait sur la volonté politique canadienne et québécoise de s’attaquer au problème de la violence en contexte sportif.
« J’adore votre ministre des sports, lance-t-elle en affichant une photo de la Ministre Duncan à l’écran. C’est avec des gens comme elle que nous réussissons à changer les choses pour nos athlètes. Sans ce leadership gouvernemental, il est difficile d’apporter des changements qui perdureront. C’est d’ailleurs ce que je trouvais le plus difficile en Belgique avant d’obtenir l’appui du gouvernement. »
Pour nous, chez Sport’Aide, rappelons que c’est d’abord grâce à la volonté du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec que nous avons pu rendre disponible notre service d’écoute pour venir en aide à la communauté sportive.
« Ce que je trouve intéressant de votre service d’écoute, c’est l’indépendance que vous avez su établir par rapport aux fédérations sportives. En effet, j’ai étudié un modèle similaire aux Pays-Bas mais qui agissait sous l’égide du Comité olympique des Pays-Bas. Malheureusement, ce service a reçu peu d’appels, car les gens craignaient de se confier auprès d’un organisme qui faisait partie de la même structure que les fédérations.»
Ceci dit, comme le mentionnait Vertommen, ce n’est pas parce que nous maintenons une certaine indépendance avec les fédérations qu’il ne faut pas les accompagner dans l’implantation de mesures de protection.
« Les fédérations sportives ont elles aussi besoin d’aide. Elles ont besoin d’un organisme qui peut les appuyer au niveau des connaissances scientifiques nécessaires pour s’assurer de la pertinence des mesures à instaurer et de la manière de les implanter pour favoriser leur pérennité. Je pense que ce doit être le rôle d’une organisation inspirante comme Sport’Aide », ajoute Vertommen.
À la suite de ce commentaire, et en référant à ce qu’elle met en place en Belgique, nous lui avons demandé son avis afin d’éclairer la communauté sportive québécoise.
« Pour l’instant, nous en sommes à mettre en place des mesures de prévention de base comme des politiques de prévention de la violence, des codes de conduite, des procédures de filtrage, etc. Je pense par contre que l’action la plus importante demeure la sensibilisation, car j’estime que nous pouvons régler jusqu’à 90% des problèmes de violence en sensibilisant les diverses parties prenantes. Selon moi, la grande partie de la violence ne relève pas de la pathologie, mais souvent simplement d’un manque de connaissances et de sensibilité à l’égard de ce qui est abusif et ce qui ne l’est pas. Ce pourquoi chez nous, nous avons utilisé nos athlètes de haut niveau afin qu’ils puissent livrer un message au grand public. Un peu comme vous le faites d’ailleurs ici avec vos Ambassadeurs de l’esprit sportif », compare en terminant Vertommen.
Bref, nous en sommes venus à la conclusion que nos deux pays en sont rendus à la même étape dans leur cheminement en matière de protection des athlètes : l’accompagnement des fédérations sportives dans l’implantation de mesures de protection pour nos athlètes. Notre rencontre, s’est donc terminée sur un enthousiasme réciproque à partager nos avancés et donc de collaborer au cours des prochaines années à l’amélioration de nos méthodes respectives.
En conséquence, Sport’Aide est assez fière d’ajouter madame Vertommen à sa liste de collaborateurs afin de s’assurer que le Québec et nos jeunes athlètes puissent jouir d’environnements sportifs sains et sans violence.
Alexandre Baril Chargé de projet, Sport’Aide
« Ce que je trouve intéressant de votre service d’écoute, c’est l’indépendance que vous avez su établir par rapport aux fédérations sportives. […]
– Tine Vertommen