Une fois sur le terrain, nous sommes tous égaux et travaillons dans un même but. Il n’existe pas beaucoup d’activités et de contextes qui permettent de rassembler des personnes qui ne se connaissaient pas entre elles et, qui avant même d’apprendre à se connaitre (origine, statut social, idéologie politique, etc.), mettent tout ça de côté en arrivant dans le vestiaire. Puisqu’au-delà de toutes ces différences qui trop souvent nous divisent, le sport permet de nous rapprocher, d’éliminer des barrières, de s’unir et de collaborer pour atteindre l’objectif qui devrait toujours prioriser dans le sport : le plaisir de jouer.
En effet, qu’ils émanent de résultats d’études ou de la pensée populaire, la plupart des discours sur la pratique sportive – dont la réalité reste parfois très difficilement vérifiable ou quantifiable – s’entendent sur l’immense potentiel intégrateur du sport. Sans en oublier les bienfaits au niveau de la transmission des valeurs et de la socialisation. Ainsi, des valeurs comme la solidarité, l’esprit d’équipe, le dépassement (sain), le goût de l’effort, la persévérance, le respect et l’humilité pour ne nommer que ceux-là, sont des valeurs universelles que permet de transmettre le sport quand celui-ci est pratiqué dans un contexte sain.
Ce concept peut même s’appliquer au niveau des spectateurs. Il suffit de voir une nation tout entière encourager unanimement l’équipe représentant leur pays, et ce, peu importe la nationalité d’origine des joueurs formant l’équipe. Qui ne connait pas quelqu’un dans son entourage qui se prônait comme un ardant séparatiste du Québec, mais qui, lors des Olympiques de Vancouver de 2010, était un fervent supporteur de l’équipe canadienne de hockey? Comme la très grande majorité des québécois ce jour-là, ce fier Québécois a probablement fêté aussi fort que tous les autres Canadiens le «Golden Goal» de Sydney Crosby en prolongation. Voilà un bel exemple démontrant que le sport peut nous permettre «d’oublier» nos différences idéologiques pour réunir un peuple et, consciemment ou non, nous ouvrir face à la différence.
À une époque où les enjeux et les débats liés à l’immigration et l’intégration créent de nombreuses polémiques, le sport démontre toujours, a un niveau moindre convenons-en, qu’il est possible de rapidement faire tomber les barrières face aux différences lorsque tous travaillent et s’unissent dans un objectif commun. Par sa fonction, ses principes ainsi que ses règles acceptées et intériorisées, le sport peut donc prendre une place importante dans un processus continu de construction identitaire et sociale à l’instar de l’école et du travail.
Il importe toutefois de garder en tête que pour que ces bienfaits ressortent de la pratique sportive, il faut que cette union qui amène des personnes de tout acabit à collaborer ou à encourager leur équipe vers la victoire, se matérialise en respectant l’adversaire. Sinon, la haine que pourrait provoquer la compétition malsaine risque t’atténuer grandement ses bienfaits et le sport, lui, de ne pas transmettre les bonnes valeurs.
Donc, en avant toute! le sport et à bas les barrières qui divisent !!
M.-A. D.